(ex) femme de gamer

Le gamer est un animal qui vit une dizaine de mois par an au rythme des matches de L1. Il dort en général 2 mois l’été, sauf les années paires (compétitions internationales oblige) et il trouve aussi 15 jours de répit au moment de la trêve hivernale (où il se dit que ça ne sert à rien vu qu’il n’a plus de famille depuis qu’il s’est inscrit à idemfoot). Mais même pendant ces moments là, il dort peu. Les plus accrocs ont arrêté de dormir depuis longtemps même. On les surprend facilement en train de mater un match de la ligue vietnamienne ou kirghize à 2h du matin en train de noter les noms des éventuelles prochaines recrues d’Evian ou Ajaccio et qui seront intégrées dans la base d’idemfoot dans 5 ans. S’ils partent en vacances à l’autre bout du monde en juillet/août (les inconscients), ils sont avec leurs smartphones, branchés sur la seule borne wifi du pays à éplucher les dépêches du Télégramme pour mater la composition de l’équipe de Guinguamp contre Paimpol en amical et ainsi griffonner le nom de 2 ou 3 illustres brêles qui lui éviteront des NJ (non joués) en début de saison.

 

Photo 2 : gamers confirmés surpris pendant l’été

 

Le vrai gamer ne part pas en vacances, il passe l’été à mater les matches internationaux des U20, U19, il regarde le championnat roumain ou danois car chaque année d’improbables mecs vont débouler de ces championnats pour alimenter la L1. Il a toujours un bout de papier dans la poche, des noms de type écrits au crayon à papier, raturés, entourés, rayés. Son papier sent la transpiration, le pastis aussi, car le véritable gamer est un animal qui boit. Il en a besoin pour composer sa team initiale, là où tout se joue. A côté, les qualifs d’un grand prix de Monaco ressemblent à une tea-party chez la Reine, c’est mou. Lorsque le site idemfoot permet de composer son équipe, c’est la guerre qui commence. Il sent monter en lui la marseillaise, l’odeur de la boue, la vision des boucheries d’antan, des mecs qui avaient des pieds des tranchées qu’on appelait Apam, des bouchers comme Spahic ou encore ceux qui avaient des pieds en or, tel El-Arabi. Celui qui arrive à se procurer des rapports de podologues ou les dernières radios des métatarses d’Alain Traoré commet un délit d’initié.

 

Photo 3 :                                                      Pieds d’Apam

 

Bien décidé à ne pas se faire avoir par un obscur mec suspendu en J1, il imprime la liste des commissions de discipline de toutes les fédérations des pays représentés en L1 et les affiche au-dessus de son ordi. Il épluche les stats sur les 10 dernières années de tous les joueurs. D’office il raye de sa liste des mecs comme Planus, Gourcuff (le gamer ira se pendre dès la fin de la J1) et tous les intermittents ou bouchers de leur états. Car si le gamer aime le jaune et le rouge à table, il déteste ceux qui en prennent. Avant de commencer son année à proprement parlé, le gamer va à Reims brûler un cierge pour que cette équipe de tocards ramène des divs au moins 3 journées, il recharge toujours son flingue de quelques cartouches (pour compenser celles qu’il grillera inutilement dans l’achat de fumistes trop chers) et il valide son équipe (en l’ayant modifié au moins 43541.83 fois dont 43530 fois l’heure précédant le gel du site).

 

Une fois cette étape franchie, le quotidien va reprendre le dessus. S’instaure une cadence assez régulière entre versements de dividendes, fixing, commission de discipline, publication des équipes probables avant l’heure fatidique de la publication des équipes par la LFP et évidemment les quelques heures du weekend où ton cœur s’arrête de battre, ta vie conjugale réduite à néant (sauf les soirs de triplé de ton capitaine). Tu viendras avec nous sur le forum retourner ton petit tabouret car tu as fait des divs de merde ou montrer ta quéquette dans la partie « résultats ». Et puis tu vas apprendre le nom de tous les joueurs, mieux que lorsque tu avais ton album panini… Non vraiment tu aurais dû commencer la drogue plus tôt.

 

Photo 4 :                            vainqueur de la journée div en J1